Partager la publication "Tatouage post-mastectomie : aimer son corps après le cancer"
Chaque année, en France, on décèle près de 50 000 cancers du sein. Le traitement est lourd, et passe quelques fois par la mastectomie, c’est-à-dire l’ablation d’une partie, ou de la totalité, d’un ou des seins. Souvent, cette opération amène à un ressenti de perte de féminité chez la femme. Et pour pallier cela, le tatouage peut être un moyen de retrouver son corps et d’habiller ses cicatrices, qu’elles soient physiques ou psychologiques.
Beaucoup de possibilités s’offrent à vous. Des fleurs, des oiseaux ou bien redessiner un mamelon ?Retrouvez dans cet article ce que vous devez savoir avant de passer le cap du tatouage après votre mastectomie.
Le tatouage artistique après une mastectomie
Le tatouage artistique est le plus répandu. Il consiste à cacher ou sublimer les cicatrices dues à la mastectomie par le dessin de votre choix.
Ici, le but n’est pas de cacher votre perte de poitrine, mais de l’assumer, de retrouver votre corps que vous ne reconnaissez parfois plus, et d’inscrire sur les traces de votre combat un message fort de sens. Par le biais du tatouage, vous verrez vos cicatrices comme ce que vous avez vécu et ce qui vous a rendu plus forte que jamais. Les souvenirs lourds sont effacés, remplacés par un dessin synonyme de victoire.
Néanmoins, avant de vous faire tatouer, prenez bien le temps de réfléchir . Il vous est préférable d’avoir un projet concret et de trouver le tatoueur avec le style qui vous correspond, pour éviter les faux pas. Le tatouage artistique reste à vie sur votre corps, par conséquent vous devez trouver un symbole pour vous, que vous serez fiers de porter en tout temps . Votre corps est une œuvre d’art, vous devez alors réfléchir aux coups de pinceaux que vous y mettez.
Il est également bon de préciser que seuls certains tatoueurs peuvent tatouer cette zone, plus sensible et particulière. Par conséquent, si vous souhaitez vous faire tatouer, le mieux est de trouver un spécialiste de cette partie du corps, pour que le résultat soit à la hauteur de vos attentes.
Le tatouage du mamelon en création 3D après l’ablation de la poitrine
Le concept du tatouage en création 3D est simple. On va venir dessiner un mamelon et son aréole, le plus fidèlement à la réalité, tout en respectant la symétrie de l’autre sein ou du corps de la femme. Ainsi, le résultat est impressionnant, tant la nouvelle partie dessinée semble réelle.
L’encre employée est différente de celle du tatouage classique. Dans le cas d’une création 3D, l’encre se veut biorésorbable, c’est-à-dire qu’elle s’élimine au fur et à mesure. Elle ne s’efface pas définitivement, mais il se peut qu’elle s’estompe, ou vire de teinte. La stabilité des couleurs dépend alors de l’encre utilisée. En effet, certains pigments minéraux deviennent plus orangés que d’autres lorsqu’ils vieillissent. On ne peut donc pas prévoir l’évolution du tatouage, contrairement à l’encre classique, qui se veut plus contrôlable dans le temps.
Plusieurs spécialistes peuvent être aptes à pratiquer le tatouage en création 3D. Le chirurgien plasticien formé, ou une infirmière formée tuteurée par le chirurgien, peuvent exercer cette pratique. Les esthéticiennes spécialisées en institut peuvent également le faire. Si vous voulez un résultat plus durable, le mieux est de contacter un tatoueur spécialiste dans ce domaine (en France, The Téton Tattoo Shop entre autres). Néanmoins, les tatoueurs et esthéticiennes ne possèdent aucune attestation de leur spécialisation dans ce domaine.
A l’hôpital, ce type de tatouage est déterminé comme reconstructif et médical. Il est donc entièrement remboursé par la sécurité sociale. Néanmoins, si vous souhaitez passer directement chez le tatoueur, il vous faudra débourser en moyenne entre 400€ et 500€ pour un sein, et entre 600€ et 800€ pour les deux.
La science et le tatouage après la maladie
Les risques sont généralement hypothétiques. Pour l’instant, il n’y a jamais eu de corrélation entre maladies et tatouages post-mastectomies. Il n’y a donc pas de contre-indication particulière, si ce n’est qu’il faut attendre au minimum 18 mois avant de faire recouvrir une cicatrice.
S’il y a rechute, le tatouage se pourrait être modifié, abîmé. Certains praticiens essaient quand même de le préserver le plus possible.
Tout de même, voici ce qu’il faut prendre en compte avant de se faire tatouer :
- Il existe un risque d’allergies, comme pour toute autre personne.
- Il faut faire attention aux radiothérapies : elles peuvent entraîner une réaction inflammatoire
- La chimiothérapie est une période qui use la femme et lui retire ses forces. Elle est fragilisée. Le risque d’infection se veut donc augmenté.
- Un tatouage peut perturber la recherche de ganglions sentinelles.
Alors, envie de sauter le pas ? De toute manière, le mot d’ordre, c’est le self-love ! Aimez-vous et appréciez vos imperfections.
Si cet article vous a plu, nous vous conseillons de jeter un œil à celui-ci, où nous sommes allés à la rencontre d’Agathe, socio-esthéticienne, qui aide autrui à se sentir bien dans sa peau.
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